13 sept. 2010

Rien ne va plus...


J'aurais aimé rire de la mort de Claude Chabrol, lui aurait aimé en rire.
Mais j'ai beau solliciter mes zygomatiques, le voyage du deuxième homme à pipe que je porte haut dans mon coeur de cinephage (le premier étant Blier) laisse une odeur de tabac froid...reste les volutes toutes singulières de ses films.
Pile poil 50 années de réalisation et autant de films. Une filmographie qu'il avait pour habitude
de qualifier ainsi: "de grosses merdes, des merdes et quelque trés bons films" dixit l'homme réputé sans égo.
Chabrol s'amusait des humains qu'il regardait au travers de ses grosse lunettes et si le bonhomme souriait souvent, c'est que les hommes le faisaient rire du haut de son intelligence.
Le beau Serge, Les bonnes femmes, Le scandale, Que la bête meure, Le boucher, les magiciens, Poulet au vinaigre, L'oeil de Vichy, l'enfer, Merci pour le chocolat....sont autant de constast qu'une prise de position...la sienne, calée dans son fauteuil, l'oeil sur son célèbre "monoscope", la vie en rond, la vie au fond d'un bon vin, brulée au cigare, digérée en famille, ce qu'il aimait par dessus tout.
Alors va Chabrol, va rejoindre tes potes Cremer et Yanne histoire de te taper sur le ventre, tu pourras te foutre de nos gueules d'en haut, ce que tu nous laisse, nous mettrons bien une décade à découvrir qu'au delà des scenarii, c'est ta vision de l'humanité qui prévaut et prévient, l'air de rien, qu'à trop se prendre au serieux on en oublie de vivre.
je laisse en épitaphe cette phrase célèbre de notre Bellamy qui se suffit à elle même:

"La bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence.
L'intelligence, elle, a des limites, tandis que la bêtise n'en a pas."