1 mai 2011

Passage à vide....

1 mois et des poussières, autant de soirées à tenter le diable, piochant au hasard dans l'épaisse valise en carton estampillée CINEMA de votre serviteur....mais rien, rien de rien comme dirait la môme. Re passage à vide donc, le désert n'a donc que quelques oasis à m'offrir? pas d'averses improbables? pas même une flaque? posée là comme ça au milieu des grains de sables?
Alors oui, j'avais bien une gourde, remplie de films à disséquer...127 H, excellent, mais populaire. Spartacus (la série et son pré-quel) appétissant, mais ses blogs sont légions..
.ah oui, y aurait bien Hobo with a shotgun, pur film grindhouse que n'aurait pas renié Tarantino, ni Rodriguez, avec Rutger Hauer siouplait...c'est peu connu, c'est pas du blockbuster, c'est bien déjanté bref, tout pour faire le billet de fortune de Cinefaan, sauf que....le résultat est décevant et le réalisateur ne fait aucun effort. Les dialogues sont à pleurer et le contexte est sans saveur...tant pis.

Mais soit rassuré Ô lecteur si patient, tel Jeffrey et son tapis, je n'aurai de cesse à retrouver ma stabilité, tel Arthur et son Graal, je chevaucherai au dessus des cadavres fumants de métrages désincarnes afin d'atteindre la lumière. A se battre sans péril, on triomphe sans gloire disait Corneille inspiré. Message reçu, je m'en vais taper dans les bas fond, trouver l'épée qui saura déchirer le voile de dépit qui s'agite devant mes yeux.
Qui sait, là tout au fond, un bon film m'attend, ce ne serait pas la première fois qu'une épée surgit des profondeurs?!

1 mars 2011

Enter the Video



Accouchant selon l'usage (en 9 jours) d'une logorrhée indescriptible, il a fallu que j'entre au plus profond de ma tête afin de faire un tri cartésien dans mes petites neurones toutes émoustillées encore, du voyage hallucinogène que viens de m'offrir l'auteur de Seul contre tous.
Deux heures et demie d'envolée fluorescente façon Doomlike dans les entrailles de la cité Tokyoïte, un grand huit sous acide, quelque part entre le repas du soir et le doux réconfort de mon Epéda 180 (celui qui épouse les formes NDLR)

Oscar et sa sœur sont des hakujins, deux étrangers livrés à Tokyo, purs paumés abandonnés au bruit du yamanote et aux nuits aveuglantes.
L'un deale pour payer son loyer quand l'une s'exhibe, peau nue au néon sous les regards lubriques pour quelques billets et un brin d'existence. Pourquoi s'acharner à trouver un emploi quand quelque grammes vous ouvrent les porte de la désinvolture? Pourquoi s'intégrer quand il suffit d'être belle et docile? 
Oscar et Linda sont liés par le sang au serment de ne jamais se quitter, liés par la souffrance à une terrible injustice, et ce fardeau pèse sur leurs épaules au point de ne plus pouvoir relever la tête.
Toujours plus profond, toujours plus sombre, c'est une balle en plein coeur qui stoppera net la descente aux enfers des deux hères.

Alors Oscar pourra s'élever, planer dans un trip ultime, celui là même qui s'entrouvre à chaque prise de DMT, mais cette fois, c'est pour de bon, cette fois, la mort lui ouvre les bras et ce mauvais goût dans la bouche est celui du sang. Oscar n'est plus, mais il reste le vide et ces lumières autours, il reste une ville en dessous, des amis, une sœur et peut être, je dis bien peut être, un espoir.

Initiée avec Irréversible, la caméra de Gaspard Noé se distingue. On se souvient des mouvements presque nauséeux, des ellipses à 180°, et du montage inversé de son second long. Au delà des polémiques et du politiquement correct, Noé nous avait compréssé l'occiput et retourné l'estomac comme jamais. Quitter la salle alors, devenait urgent et rédempteur, mais qu'il ait plu ou non, Irréversible ne s'oubliait pas.

Même schéma pour Enter the Void, difficile de rester connecté 2h30 durant au délire acidulé de l'ami Noé. Puisant la source de son scénario dans les pages du Bardo Thödol, le mythique livre des morts Tibétain, Le réalisateur imagine l'histoire de cet homme qui, mort, se désincarne et survole littéralement le monde des vivants. Cet état lui permettra de suivre les lumières, le plongeant dans le méat virtuel de souvenirs redondants, dévoilant peu à peu l'histoire redoutable imaginée par Gaspard Noé.
Alternant le passé, le présent et le possible jusqu'au cauchemard, Brisant uns à uns les sacro-saints codes du cinéma, Le réalisateur semble une fois de plus parti dans le sens inverse du cinéma de papa, récoltant au passage les foudres des critiques exsangues, qui, babines relevées s'en vont se repaître du festin servi par le réalisateur, pour mieux le châtier. Noé est fou, Noé est dangereux soit disant...Qui sait? En vérité, le Gaspard détonne et dérange, un Bukowski sous amphets en somme...Ouais mec!

Je ne pouvais conclure ce post sans parler de LA révélation du film...Paaaaz de la Huertaaaaaaa, belle à se damner, ingénue au possible et définitivement à suivre.

Bon trip aux audacieux!

Le Duc

9 févr. 2011

L'Anvers du décor



Ca ressemble à une peinture de Borremans, la rugosité d'une toile, nappée aux couleurs blafardes et dominée de noirceur, un trait de lumiere pour seul réconfort. Ca ressemble à l'age d'or de Polanski (période Répulsion, le Locataire ou  Rosemary's baby) mais ça louche du côté des Nacho cerda, David Lynch et autres Lars von Trier....et si ça, ce n'est pas un gage de qualité, j'arrête mon blog et je file me mater l'hexalogie des police academy, alors gaffe!...


Primé au NIFFF et au festival Fant-Asia, le film de Pieter van Hees, à l'instar de Tomas Alfredson et de son Morse, crée le buzz de ce début d'année 2011...Belge de corps et de coeur, le réalisateur choisi Anvers et sa "left bank" (rive gauche) pour son décor quasi-organique et sa forêt géométrique,
car tout est affaire d'atmosphere. LA bonne idée, est de faire de l' environnement un témoin muet, au diapason avec l'humeur de l'heroine (excellente Eline Kuppens). Si Marie est maussade, le ciel est gris, le bitume froid et la vegetation inexistante, si marie a le coeur qui bat, le soleil apparait et les rues s'éclaicissent...
Premier volet d’une trilogie sur l’amour et la souffrance (suivront Dirty Mind et The Waste Land), Left Bank impose son contexte fantastico-realisto-social et en devient impermeable, difficile en effet de deviner ou Van Hees veut nous mener.

Rive droite, Marie est une sportive de haut niveau, abandonnée au sacerdoce de la course à pied, filant droit devant en trainant derriere elle le fantome de ce qu'aurait pu être une vie sans privation, sans objectifs, sans fil rouge. Mais Bobby, grand maitre de la guilde des Archers va lui donner l'avant-goût d'une vie plus liberée. Et le rideau de l'astreinte s'entrouvre, l'opportunité d'une maladie sert d'appui à l'évasion stricto-sensu de Marie qui ne cours desormais que vers les bras puissants et rassurants de son nouvel amour. Elle transbahute alors son temps libre au milieu du salon de l'appartement de Bobby, là bas sur la rive gauche...

c'est alors que Marie apprend que l'ancienne locataire de l'appartement a inexplicablement disparue le mois dernier, que dans les caves de l'immeuble subsiste un puit millénaire et que ce côté du pont est au coeur d'une legende celte bien mysterieuse...oui, tout bascule.

La premiere heure s'installe tranquillement et prends le temps avec ses personnages, la camera devient anecdotique et on se retrouve bien souvent dans la position de celui qui espionne honteusement la fenetre de sa si jolie voisine. Car si les sentiments sont retenus, les corps eux sont pernicieux, sans grace et bruts de decoffrage ou le full frontal est de mise mais ne semble jamais gratuit, particulièrement à la fin.

La fin justement. Sans spoiler (jamais), il faut prevenir le spectateur que rien dans ce film ne laisse imaginer une telle séquence, que l'onirisme qui s'en dégage est totalement inédit et le laissera interloqué, le cul dans le fauteuil, la tête dans les lymbes...Deux lectures poindront alors, celle du cartésien qui n'en saisira que le sens et non l'essence, et celle du poête qui,lui, restera étourdit voire interdit devant une scène littéralement Dantesque!


euh...comment on dit merci en belge?

7 févr. 2011

GOOOOOD MOOORNIN' PONTYPOOOOOOOL!



S'il est un genre redondant dans le cinema actuellement, c'est bien le Zombie-Flick.
Znyder ayant ré-ouvert la voie aux trépanés de l'Armée des Morts, reboot énervé du fameux Dawn of the Dead, voici un Romero's like qui n'en est pas un...
Je pose la question, qu'y a t'il de pire que les scenes outrageusement gore, baignée d'hectolitres de sang, concassées aux metacarpes et autres dejections malodorantes?...l'I-MA-GI-NA-TION!
C'est ce que  Bruce McDonald a trés vite compris, histoire de faire la nique aux Saw et autres Hostels, son film sera visceral ou ne sera pas!


Grant Mazzy ( Stephen McHattie le "old nite owl" de Watchmen) est un vieux routard des ondes, deversant sa bile et ses sarcasmes à coups de diatribes homériques, sans sentiments, sans équivoques mais avec talent.
Mazzy, son Whisky et sa voix against the world! Mais le monde va mal, et depuis un certain temps, dans cette bonne vieille ville canadienne de Pontypool, les habitants semblent "intoxiqués" en proie à un virus? une épidémie? un discours politique?
Notre Bourdin à la feuille d'érable, Parole incarnée de milliers d'erres, se retrouve temoin auditif d'une violence soudaine et inexpliquée. Coincé au sous-sol de la station de radio, le grand Grant devient otage d'une emission qui semble partie pour ne jamais terminer...Armé de ses mots, Mazzy évite la peur, contourne la tragédie et tente de rassurer la planète, il lui suffit de parler et tout le monde écoute...


Et si la victime était le bourreau, et si en voulant rassurer, informer, l'animateur devenait la cause de tous les maux, et si Grant Mazzy était , à défaut du prédicateur, le cataliseur...

Grande idée que ce film, Riche scénario en huis clos ou tout peut arriver à partir du moment ou rien n'est montré, simplement suggéré pour au final être asséné, brutalement sur un coin de tête d'un spectateur mené par le bout du nez ...et des oreilles.

Interdit de passer à côté! et en VO, surtout!