9 mars 2009

IP IP IP...



 Ce post s'adresse particulièrement à Lolo alias Paulo-c-est-quand-tu-veux-a-tekken et principalement aux amateurs de biografilms.

Seuls les afficionados des films de kung fu ou les pratiquants ont un idée (trés vague) de ce qu'est le Wing-Chun.
Parmi eux se trouve une poignée d'homme et de femmes capables de dire qui est Yip man ( 葉問 Ye Wen).
Pour les autres, une explication s'impose. 
Yip man (non ce n'est pas un super heros quoique...) est né en 1893 en Chine, c'est donc un maître(shifu) du Wing Chun et l'un des maître de la superstar Bruce Lee (李小龍 Li Xiao Long, =Lee petit dragon). 
La particularité du bonhomme est d'avoir sublimé cet art au point d'en être devenu le plus emblematique pratiquant, souvent provoqué, mais jamais vaincu si on en croit la legende. le Wing chun est un art particulièrement complexe, un style de Wushu non taoïste dédié au combat rapproché à main nue et s'inscrit dans une légende trés éloignée de la connaissance occidentale du kung fu. Cet art martial demande des années et des années de pratique avant de n'en avoir qu'une "petite idée"(小念頭) dés lors, on peut passer à l'étape supérieure que l'on nomme "petite pratique" (小練頭),  les deux mots sont si proche que la confusion est facile. Si facile en fait que l'enseignement qui débuta il y a 3 siècles en reste aujourd'hui à cette "petite pratique" en occultant totalement le pinyin "la petite idée". on peut donc facilement imaginer que la véritable pratique a été abandonné au profit du Qi gong qui est l'enseignement Wushu des fameux moines Shaolin et celui à ce jour confondu à tort avec le Wing Chun, vous suivez? non? et pourtant ça se complique...

Essayer d'expliquer en quelque mots cet art martial est en fait impossible, mais il parait important pour ceux qui veulent découvrir ce film sublime d'en avoir sa "petite idée" justement.
Il existe plusieur formes (Taolus) de Wing Chun dont le Xiao nian tou, le Xiun Qiao, le Biao Zhi et le Pan namYip man s'est concentré sur la forme la plus pure et la plus ancestrale basée sur une technique dite de mains dont les réactions sont multiples, conçues pour le combat rapproché jusqu'au corps à corps sans pour autant le contact des troncs entre eux, Il s'agit du  Chi sao(黐手). Les bras restent souples au possible en liaison avec une pression constante vers l'adversaire, quoi qu'il tente, ce qui permet de dévier et contrôler facilement les coups afin de protéger son centre (le méridien 會陰 Ren Mai), et de placer ses propres frappes à la moindre ouverture de garde de l'adversaire sur tous ses méridiens. Cette pratique interne consiste à donner une forte secousse (Fa Jing) d'une amplitude réduite après avoir touché la cible à faible vitesse. C'est tout le corps qui produit cette onde de choc (le bras est le clou, le corps est le marteau), utilisant à la fois le poids du corps, la détente globale du corps utilisé comme un fouet et l'addition des forces de toutes les articulations. Ces qualités sont travaillées dans toutes les formes, progressivement, jusqu'à en venir à réaliser le fondement du Wing Chun et de sa circulation dans les méridiens. Interne veut dire se maitriser soi-même et non pas maitriser son adversaire en premier.

Vous avez compris?
 En fait moi non plus, il faut être honête.  Mais c'est en lisant ces quelque lignes issues d'une édition de l'EWTO (European WingTsun Organization) que l'ont saisi l'essence de l'incarnation extraordinnaire de Donnie Yen dans le personnage de Yip man.
le film est certe romancé mais retranscrit fidèlement la pratique de cet art ancestral pour les pauvres impies occidentaux que nous sommes. car IP Man n'est pas un film de Bruce Lee et ne met pas en avant la force brute, ni les envols mangaïens à la matrix qui font le succés des films de kung fu traditionnels. Tout est une question d'esprit et de maîtrise de soi.
Ip Man est un film qui vient de connaitre une destinée phénoménale au pays du petit dragon car il représente à lui seul l'idée oubliée voire entérrée de ce que represantait les arts martiaux au 17ème siècle en chine.

le film raconte l'histoire d'un homme tout entier dévoué à son art qui va se retrouver acteur de tout un pan de l'histoire chinoise dont la montée de l'imperialisme japonnais (comparable s'il en est à l'occupation allemande de notre cher pays) et va encrer notre personnage à la dure réalité. Car si nôtre homme tout accaparé à sa philosophie volait dans les cîmes de l'honneur et de la respectabilité, sa "chute" s'en trouve dénuée de tout panache et force nôtre cher Yip man à retrouver ses plus bas instincts. 
La réalisation de Wilson Yip est extraordinnaire de fluidité et de révérence envers son personnage. Pas de caméra virevoltante, pas de cascades exagérées à la Jackie Chan et surtout, pas de triomphalisme. 
A l'image de son personnage, le film sait rester humble et communicatif tout en placant ça et là de veritables scènes d'anthologie comme ce combat avéré de Yip man contre 10 soldats japonais, bien loin des ballets choregraphiés à la mode orientale.

En clair, ce film est une ôde aux arts martiaux, qui à l'instar de Kuro Ogi de Shunichi Nagasaki, son pendant japonais, semble un objet utopique tant cet art est multiple et commande la subtilité.
Reste une interpretation fabuleuse de Donnie Yen (hero, SPL, Seven swords) qui s'approprie fondamentalement le rôle en faisant vivre sous nos yeux une véritable légende. 

2 commentaires:

Anonyme a dit…

je crois que j'ai perdu la main à tekken, mon Wing Chun laisse à désirer ces temps-ci... mais qu'importe ! un bon film comme ça me redonnera les bases !! KIAÏ !!

Saï Phong lolo

Unknown a dit…

et après, on met en pratique!!

shifu leduc