13 sept. 2012

Promesse ténue




Après beaucoup de temps passé à bailler aux corneilles, un message reçu de l'au delà de la toile m'oblige une pige en guise de réponse sur mon blog préféré et tant délaissé.

Le message s'interrogeait sur le pourquoi d'un film aussi, je cite: "foutraque et désarticulé" que Prométheus.

Mes amis, je ne pouvais pas laissé passer tant d'incompréhension. Le caractère impie des propos de l'auteur de la missive (que je ne citerai pas, hein Gégé) me décident à sortir d'une léthargie réparatrice qui n'avait que trop durée.
Dont Acte.

La première vision du film de Ridley scott m'avait aussi laissé sur ma fin, mais comme je suis un gros geek ciné-phage à la c... et que Blade Runner et Alien sont mes films préférés, je ne pouvais pas en rester là. Je suis donc retourné le voir en m'obligeant à ne prêter attention qu'aux fils scénaristiques et en m'efforçant de faire fi des SFX somptueux. Il en ressort une vision totalement différente du film qui se pose finalement comme LE pré-quel idéal au fantastique 8ème passager. 


//Attention SPOILERS// 




Là ou le premier film de Ridley sur la saga proposait une bande horrifique en huis-clos, narrant la terreur que traverse l'équipage du Nostromo et en particulier Ripley, Prometheus est plus axé sur de la pure SF s'interrogeant sur la question: Qui sommes nous, d'où venons nous et pourquoi doit on mourir.




En cela, la réponse est contenue dans le titre (sacré Ridley!), l'histoire est un Hybris, se rapportant au mythe de Promethée, et condamnant de ce fait la volonté de supériorité de quelques humains (Peter Weyland en tête) face à leurs créateurs. Et tel Zeus, les "space jockeys" regrettent leurs créations et décident de nous éliminer de l'équation. 
La toute première scène (somptueuse) nous montre un "Ingénieur" créer la vie sur terre en se sacrifiant, la fin elle (véritablement érectile!) nous montre l'instrument de notre destruction, à savoir le fameux premier "Face Hugger", né de la fusion de cellules procrées avec le corps même de son créateur. 



Le parcours initiatique que subit Elisabeth Shaw semble tendre vers un autre mythe, celui de l'Odyssée, et fait de la protagoniste une Ulysse en jupon (enfin presque) décidée à défier les dieux sur leur propre sol et comprendre leurs motivations savoir "mais pourquoi sont ils si méchants!". 
Pourquoi donner la vie si c'est pour la reprendre quelque millénaires après?! Alors oui, il peut être frustrant de ne pas voir les scientifiques côtoyer les Aliens, de ne pas (de prime abord) retomber sur les pattes du premier métrage. Mais à bien y regarder il n'en est rien au contraire, Scott nous offre une lecture tellement large de sa mythologie qu'on peut s'y sentir perdu (n'oublions pas que la suite de Prometheus est prévue pour 2014-2015). 



Mais la générosité de cet homme est sans commune mesure (et pan dans la tronche à George). Son film est de la pure SF comme aiment les fans de Arthur C Clarke et Philip K Dick dont je suis, mais ne sied pas aux admirateurs de Romero ou plus simplement de Cameron. Gageons que les choses s’éclairciront dans le futur au travers des suites que compte donner Ridley Scott à son oeuvre, parions qu'une fois la boucle fermée, Prométheus ne sera plus considéré comme un pré-quel raté et indigeste mais qu'au contraire une lumière toute théologique sera faite sur une épopée sidérale sidérante.

20 janv. 2012


8 mois...je me le sert trés volontiers moi-même....c'est affligeant!
Le dernier post ne disait rien, et ma traversée du désert s'éternise.

Si ce n'est déjà fait, à votre place, j'aurais déjà plié bagage et pris un abonnement à vie sur Allociné, vidé le stock de dvd de mon voisin et fais un tour sur megaupload et....oups!
Non, ça, c'est plus possible les amis. Comme à la télé, le FBI à dépêché ses meilleurs agents du web et rendu "Down" le site sus-cité, dans une action fracassante d'indolence, privant, au travers des affreux pirates, les malheureux abonnés blancs, qui, courageusement avaient sauvegardé une partie de leur vie virtuelle sur les serveurs du fameux site hébergeur.
La réplique ne s'est pas fait attendre puisque les célèbres Anonymous, en moins d'une heure, descendait à leur tour le site du département de la justice américaine, justice.gouv...puis ce fut le tour d'Universal, down! MPAA, Down! RIAA, Down! et ce n'est qu'un début!

Voilà voilà... bref, j'ai 40 ans et tout le monde s'en fout, pourtant elle est là l'excuse!
 A 40 ans, on relativise, on s'excuse avant de tousser, on ne voit l’intérêt de rien, pourquoi causer à une page blanche, pourquoi perdre son temps à tapoter un clavier, émettre des idées, faire des effets de style (ou un style d'effets)...non tout ça ne sert plus à rien, j'ai 40 ans, je vais me flanquer sous la couette, regarder des émissions débiles et twitter des j'aime-j'aime pas! comme Moran...  BON!

Réflexion faite, je me dis que demain est un autre jour, que le poids des ans est moins dur à porter quand il s’éloigne de la date anniversaire, que la maturité n'est pas l'apanage des fruits et que planter un arbre n'est pas suffisant pour réussir sa vie. Alors j'annonce, la création prochaine d'un site référence regroupant Cinefaan et Photofaan bien entendu, mais aussi un 'tit blog consacré aux polaroids créé il y a quelque mois, un incursion dans les news hi-tech et cinephiliques ( et pitete un peu politique), et....on va se calmer parce que j'en ai déjà des sueurs froides...du coup, à bientôt ;)



1 mai 2011

Passage à vide....

1 mois et des poussières, autant de soirées à tenter le diable, piochant au hasard dans l'épaisse valise en carton estampillée CINEMA de votre serviteur....mais rien, rien de rien comme dirait la môme. Re passage à vide donc, le désert n'a donc que quelques oasis à m'offrir? pas d'averses improbables? pas même une flaque? posée là comme ça au milieu des grains de sables?
Alors oui, j'avais bien une gourde, remplie de films à disséquer...127 H, excellent, mais populaire. Spartacus (la série et son pré-quel) appétissant, mais ses blogs sont légions..
.ah oui, y aurait bien Hobo with a shotgun, pur film grindhouse que n'aurait pas renié Tarantino, ni Rodriguez, avec Rutger Hauer siouplait...c'est peu connu, c'est pas du blockbuster, c'est bien déjanté bref, tout pour faire le billet de fortune de Cinefaan, sauf que....le résultat est décevant et le réalisateur ne fait aucun effort. Les dialogues sont à pleurer et le contexte est sans saveur...tant pis.

Mais soit rassuré Ô lecteur si patient, tel Jeffrey et son tapis, je n'aurai de cesse à retrouver ma stabilité, tel Arthur et son Graal, je chevaucherai au dessus des cadavres fumants de métrages désincarnes afin d'atteindre la lumière. A se battre sans péril, on triomphe sans gloire disait Corneille inspiré. Message reçu, je m'en vais taper dans les bas fond, trouver l'épée qui saura déchirer le voile de dépit qui s'agite devant mes yeux.
Qui sait, là tout au fond, un bon film m'attend, ce ne serait pas la première fois qu'une épée surgit des profondeurs?!

1 mars 2011

Enter the Video



Accouchant selon l'usage (en 9 jours) d'une logorrhée indescriptible, il a fallu que j'entre au plus profond de ma tête afin de faire un tri cartésien dans mes petites neurones toutes émoustillées encore, du voyage hallucinogène que viens de m'offrir l'auteur de Seul contre tous.
Deux heures et demie d'envolée fluorescente façon Doomlike dans les entrailles de la cité Tokyoïte, un grand huit sous acide, quelque part entre le repas du soir et le doux réconfort de mon Epéda 180 (celui qui épouse les formes NDLR)

Oscar et sa sœur sont des hakujins, deux étrangers livrés à Tokyo, purs paumés abandonnés au bruit du yamanote et aux nuits aveuglantes.
L'un deale pour payer son loyer quand l'une s'exhibe, peau nue au néon sous les regards lubriques pour quelques billets et un brin d'existence. Pourquoi s'acharner à trouver un emploi quand quelque grammes vous ouvrent les porte de la désinvolture? Pourquoi s'intégrer quand il suffit d'être belle et docile? 
Oscar et Linda sont liés par le sang au serment de ne jamais se quitter, liés par la souffrance à une terrible injustice, et ce fardeau pèse sur leurs épaules au point de ne plus pouvoir relever la tête.
Toujours plus profond, toujours plus sombre, c'est une balle en plein coeur qui stoppera net la descente aux enfers des deux hères.

Alors Oscar pourra s'élever, planer dans un trip ultime, celui là même qui s'entrouvre à chaque prise de DMT, mais cette fois, c'est pour de bon, cette fois, la mort lui ouvre les bras et ce mauvais goût dans la bouche est celui du sang. Oscar n'est plus, mais il reste le vide et ces lumières autours, il reste une ville en dessous, des amis, une sœur et peut être, je dis bien peut être, un espoir.

Initiée avec Irréversible, la caméra de Gaspard Noé se distingue. On se souvient des mouvements presque nauséeux, des ellipses à 180°, et du montage inversé de son second long. Au delà des polémiques et du politiquement correct, Noé nous avait compréssé l'occiput et retourné l'estomac comme jamais. Quitter la salle alors, devenait urgent et rédempteur, mais qu'il ait plu ou non, Irréversible ne s'oubliait pas.

Même schéma pour Enter the Void, difficile de rester connecté 2h30 durant au délire acidulé de l'ami Noé. Puisant la source de son scénario dans les pages du Bardo Thödol, le mythique livre des morts Tibétain, Le réalisateur imagine l'histoire de cet homme qui, mort, se désincarne et survole littéralement le monde des vivants. Cet état lui permettra de suivre les lumières, le plongeant dans le méat virtuel de souvenirs redondants, dévoilant peu à peu l'histoire redoutable imaginée par Gaspard Noé.
Alternant le passé, le présent et le possible jusqu'au cauchemard, Brisant uns à uns les sacro-saints codes du cinéma, Le réalisateur semble une fois de plus parti dans le sens inverse du cinéma de papa, récoltant au passage les foudres des critiques exsangues, qui, babines relevées s'en vont se repaître du festin servi par le réalisateur, pour mieux le châtier. Noé est fou, Noé est dangereux soit disant...Qui sait? En vérité, le Gaspard détonne et dérange, un Bukowski sous amphets en somme...Ouais mec!

Je ne pouvais conclure ce post sans parler de LA révélation du film...Paaaaz de la Huertaaaaaaa, belle à se damner, ingénue au possible et définitivement à suivre.

Bon trip aux audacieux!

Le Duc

9 févr. 2011

L'Anvers du décor



Ca ressemble à une peinture de Borremans, la rugosité d'une toile, nappée aux couleurs blafardes et dominée de noirceur, un trait de lumiere pour seul réconfort. Ca ressemble à l'age d'or de Polanski (période Répulsion, le Locataire ou  Rosemary's baby) mais ça louche du côté des Nacho cerda, David Lynch et autres Lars von Trier....et si ça, ce n'est pas un gage de qualité, j'arrête mon blog et je file me mater l'hexalogie des police academy, alors gaffe!...


Primé au NIFFF et au festival Fant-Asia, le film de Pieter van Hees, à l'instar de Tomas Alfredson et de son Morse, crée le buzz de ce début d'année 2011...Belge de corps et de coeur, le réalisateur choisi Anvers et sa "left bank" (rive gauche) pour son décor quasi-organique et sa forêt géométrique,
car tout est affaire d'atmosphere. LA bonne idée, est de faire de l' environnement un témoin muet, au diapason avec l'humeur de l'heroine (excellente Eline Kuppens). Si Marie est maussade, le ciel est gris, le bitume froid et la vegetation inexistante, si marie a le coeur qui bat, le soleil apparait et les rues s'éclaicissent...
Premier volet d’une trilogie sur l’amour et la souffrance (suivront Dirty Mind et The Waste Land), Left Bank impose son contexte fantastico-realisto-social et en devient impermeable, difficile en effet de deviner ou Van Hees veut nous mener.

Rive droite, Marie est une sportive de haut niveau, abandonnée au sacerdoce de la course à pied, filant droit devant en trainant derriere elle le fantome de ce qu'aurait pu être une vie sans privation, sans objectifs, sans fil rouge. Mais Bobby, grand maitre de la guilde des Archers va lui donner l'avant-goût d'une vie plus liberée. Et le rideau de l'astreinte s'entrouvre, l'opportunité d'une maladie sert d'appui à l'évasion stricto-sensu de Marie qui ne cours desormais que vers les bras puissants et rassurants de son nouvel amour. Elle transbahute alors son temps libre au milieu du salon de l'appartement de Bobby, là bas sur la rive gauche...

c'est alors que Marie apprend que l'ancienne locataire de l'appartement a inexplicablement disparue le mois dernier, que dans les caves de l'immeuble subsiste un puit millénaire et que ce côté du pont est au coeur d'une legende celte bien mysterieuse...oui, tout bascule.

La premiere heure s'installe tranquillement et prends le temps avec ses personnages, la camera devient anecdotique et on se retrouve bien souvent dans la position de celui qui espionne honteusement la fenetre de sa si jolie voisine. Car si les sentiments sont retenus, les corps eux sont pernicieux, sans grace et bruts de decoffrage ou le full frontal est de mise mais ne semble jamais gratuit, particulièrement à la fin.

La fin justement. Sans spoiler (jamais), il faut prevenir le spectateur que rien dans ce film ne laisse imaginer une telle séquence, que l'onirisme qui s'en dégage est totalement inédit et le laissera interloqué, le cul dans le fauteuil, la tête dans les lymbes...Deux lectures poindront alors, celle du cartésien qui n'en saisira que le sens et non l'essence, et celle du poête qui,lui, restera étourdit voire interdit devant une scène littéralement Dantesque!


euh...comment on dit merci en belge?

7 févr. 2011

GOOOOOD MOOORNIN' PONTYPOOOOOOOL!



S'il est un genre redondant dans le cinema actuellement, c'est bien le Zombie-Flick.
Znyder ayant ré-ouvert la voie aux trépanés de l'Armée des Morts, reboot énervé du fameux Dawn of the Dead, voici un Romero's like qui n'en est pas un...
Je pose la question, qu'y a t'il de pire que les scenes outrageusement gore, baignée d'hectolitres de sang, concassées aux metacarpes et autres dejections malodorantes?...l'I-MA-GI-NA-TION!
C'est ce que  Bruce McDonald a trés vite compris, histoire de faire la nique aux Saw et autres Hostels, son film sera visceral ou ne sera pas!


Grant Mazzy ( Stephen McHattie le "old nite owl" de Watchmen) est un vieux routard des ondes, deversant sa bile et ses sarcasmes à coups de diatribes homériques, sans sentiments, sans équivoques mais avec talent.
Mazzy, son Whisky et sa voix against the world! Mais le monde va mal, et depuis un certain temps, dans cette bonne vieille ville canadienne de Pontypool, les habitants semblent "intoxiqués" en proie à un virus? une épidémie? un discours politique?
Notre Bourdin à la feuille d'érable, Parole incarnée de milliers d'erres, se retrouve temoin auditif d'une violence soudaine et inexpliquée. Coincé au sous-sol de la station de radio, le grand Grant devient otage d'une emission qui semble partie pour ne jamais terminer...Armé de ses mots, Mazzy évite la peur, contourne la tragédie et tente de rassurer la planète, il lui suffit de parler et tout le monde écoute...


Et si la victime était le bourreau, et si en voulant rassurer, informer, l'animateur devenait la cause de tous les maux, et si Grant Mazzy était , à défaut du prédicateur, le cataliseur...

Grande idée que ce film, Riche scénario en huis clos ou tout peut arriver à partir du moment ou rien n'est montré, simplement suggéré pour au final être asséné, brutalement sur un coin de tête d'un spectateur mené par le bout du nez ...et des oreilles.

Interdit de passer à côté! et en VO, surtout!

13 sept. 2010

Rien ne va plus...


J'aurais aimé rire de la mort de Claude Chabrol, lui aurait aimé en rire.
Mais j'ai beau solliciter mes zygomatiques, le voyage du deuxième homme à pipe que je porte haut dans mon coeur de cinephage (le premier étant Blier) laisse une odeur de tabac froid...reste les volutes toutes singulières de ses films.
Pile poil 50 années de réalisation et autant de films. Une filmographie qu'il avait pour habitude
de qualifier ainsi: "de grosses merdes, des merdes et quelque trés bons films" dixit l'homme réputé sans égo.
Chabrol s'amusait des humains qu'il regardait au travers de ses grosse lunettes et si le bonhomme souriait souvent, c'est que les hommes le faisaient rire du haut de son intelligence.
Le beau Serge, Les bonnes femmes, Le scandale, Que la bête meure, Le boucher, les magiciens, Poulet au vinaigre, L'oeil de Vichy, l'enfer, Merci pour le chocolat....sont autant de constast qu'une prise de position...la sienne, calée dans son fauteuil, l'oeil sur son célèbre "monoscope", la vie en rond, la vie au fond d'un bon vin, brulée au cigare, digérée en famille, ce qu'il aimait par dessus tout.
Alors va Chabrol, va rejoindre tes potes Cremer et Yanne histoire de te taper sur le ventre, tu pourras te foutre de nos gueules d'en haut, ce que tu nous laisse, nous mettrons bien une décade à découvrir qu'au delà des scenarii, c'est ta vision de l'humanité qui prévaut et prévient, l'air de rien, qu'à trop se prendre au serieux on en oublie de vivre.
je laisse en épitaphe cette phrase célèbre de notre Bellamy qui se suffit à elle même:

"La bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence.
L'intelligence, elle, a des limites, tandis que la bêtise n'en a pas."

20 août 2010

CHILI CON TARTDANTAGUEUL !!!



Heureux le quidam qui aurait pu prétendre lire un jour dans ce blog une critique d'un film chilien!
Heureux? ben oui car sa réflexion se porterai forcémment sur un réalisateur "bord cadre" comme Ernesto Díaz Espinoza.
Ah, ce lecteur aurait alors été bien inspiré et ferait montre d'une connaissance étonnante des goûts de l'auteur de ces lignes qui me conduisent à penser qu'en fait...je me monte un peu le chef...

Car mis à part le fameux Lolo, Louis XIV,le glad Diice et mon amoureuse vous n'êtes que quelques uns à m'honorer de ces lignes.

Mais Alloons amis! A l'heure des retrouvailles de Robin de Locksley et de ses compagnons sur les bobines numériques de nos doux cinés français, je pointe le carreau de mon arbalète sur un nouveau type de héros, j'ai nommé MIRAGE MAN!!


Mettons simplement les choses au point sur ce film d'entrée de jeu.
Je ne pretend pas connaître les intentions du réalisateur, Kiltro son précédent film, vite oublié, j'ai été bien incapable de trouver la moindre interview d'Espinoza, ce qui ne facilite pas les choses.
A tel point que je me demande si le miracle n'existe pas uniquement dans les méandres abyssales de l'esprit torturo-compliquo-destructurato-machin chose du cerveau de votre serviteur.

OOOubliez Batman! Squizez Superman! Liguez vous en masse contre ces super-heros en collant qui envahissent nos écrans de leurs adaptations insipides, ils ne nous auront pas avec leurs Wolverine grimaçant qui n'a de sauvage que le nez et les sourcils, avec leur Peter Parker à deux balles et leurs 4 fantastiques qui n'ont de fantastique que l'extraordinnaire erreur de casting...Bah, des heros de papier face au vigilante made in chili j'ai nommé MIRAGE MAN!! (Notez la répétition qui force à la mémorisation du tire)

Il était une fois un pauvre type, au QI proche du charcutier de mon beau frêre qui s'en va tête cagoulée en avant défoncer des méchant avec pour seul moteur, celui de sa 125 enduro et ses illusions.

Un pitch expeditif pour un scénario qui ne mérite pas moins, l'idée est ailleurs, dans le traitement, dans l'arrière plan, dans son héros doux dur dingue à mille lieux de l'oscar du meilleur acteur et pourtant...


Sous les navets, la rage...
La rage sourde de Marko Zaror. Tout en profil bas, cet athlète impressionnant découvert dans Kiltro du même Espinoza à tout du Tony(n)Jaa blanc. Le poing précis, le pied direct-to-face et la hanche en caoutchouc, mais surtout cet air de pas y toucher. Son rôle d'anti-heros éffacé tout en retenue tient du miracle sus-cité ou du mauvais acteur.
Le Mirage man se construit tout au long du film et né de la simple folie de son alter ego, motivé par un super pouvoir hors du commun et pourtant à la portée de tous, le courage! Car c'est bien là son seul attribut réel, sa spectaculaire maîtrise des arts martiaux n'est qu'accessoire, c'est un homme avant tout et il doute. Pauvre erre azimuté arpentant les rues en mode combat à la recherche d'une âme à secourir, raide comme un Kazuya Mishima patentéridicule aux yeux des passants médusés, amusés et impliqués.

Espinoza (Notez la répétition bla bla bla) ne nous prend pas pour les chevres du pentagone et nous livre une oeuvre d'une lucidité déconcertante, à l'image de son heros, il se livre petit à petit au travers des plans, ose, s'interroge puis fonce, clairement, à l'instar de son personnage...sa livraison tient du miracle...man!

8 juin 2010

R.I.P Dennis


On lui doit bien entendu le fameux Easy Rider qui fut en son temps le précurseur bien malgré lui des films dits indépendants. On lui doit la découverte de Jack Nicholson pêché
au fond d'un bar. On lui doit surtout, les plus grands coups de gueule médiatiques, les claquements de portes faisant résonner les murs de ses producteurs.
On lui doit, hélas, une "énorme" scandale.
Retrouvé nu au milieu du désert mexicain, en proie à divers psychotropes peu ragoutants, il est interné de force et soumis au régime rigide des autorités compétentes en matière de désintox.
Et c'est un Dennis Hopper tout neuf qui reparait, le rebelle défoncé qui gueulait la fée verte au bec, se métamorphose en dandy sobre et républicain.
Et c'est bien là l'énorme scandale.

Je me souviendrai donc du peintre, du formidable photographe, de l'extraordinaire déviant irresponsable qu'il a été, de son rôle indicible dans Blue velvet et de son regard paumé.

merci mec!




3 févr. 2010

Oups...



Un passage furtif (cinefaan va reprendre... si si...bientôt...)
pas d'excuses bidon, pas de lissage dans le sens du poil, pas de langue de chêne...
Juste rien vu ces derniers temps de transcendant, et comme je ne poste que lorsqu'un film m'émeut au point d'accrocher au clavier, je vous laisse imaginer le désert visuel que je traverse.



9 juin 2009

let the sun shine in



Morse, un « petit baiser » porté à bout de lèvres, dense de non-dits, savoureux dans la forme mais âpre dans son déploiement…ce film Suedois a su créer le buzz qu’il mérite au détours des fonds de salles des festivals de genre. Raflant tout sur son passage, salué par les critiques avertis et rodés au profil casse gueule du vampire. Let the right one in, le titre original éponyme au roman de John Ajvide Lindqvist est un film sur papier glacé, un éclat dans les ténèbres…
Oskar est un enfant soumis, martyrisé à l’école, la rage sourde aux bords des lèvres. Nous sommes en 1982 dans la banlieue de Stockholm et le froid envahi le pays et le cœur du petit Oskar, l’opinel à la main, provoquant les arbres et le silence, il fait une rencontre qui changera à jamais son destin. Eli a 12 ans depuis longtemps, la bête est prisonnière d’un corps androgyne, soumise à ses pulsions meurtrières, avide du sang chaud de ses proies, Eli n’a d’immature que le corps et se pose pourtant elle aussi en victime. Aidée maladroitement par un « père » chargé de cueillir pour elle la sève rouge aux gorges de pauvres erres afin de nourrir son petit estomac noué. Mais l’homme est vieux et peine à nourrir l’enfant, peut être que le moment est venu pour Eli de trouver un nouveau protecteur, peut être est il temps pour la bête, d’aimer…

On entend l’écho des prédateurs , le film de Tony Scott qui maniait déjà avec volupté le thème du vampire immortel face à son amant éphémère (Bowie et Deneuve saisissants), Entretien avec un Vampire de Neil Jordan abordait la frustration de la femme prisonnière de son corps d’enfant (Kirsten Dunst troublante), mais Morse sublime et provoque à la fois, a 12 ans, un enfant n’a que la conscience de la sexualité, il ne la vit pas. C’est un amour platonique qui peu à peu s’insinue entre Oskar et Eli, bousculant leur vie, refoulant leurs instincts, projetant les amants dans la violence sourde d’un avenir à jamais différent. Ici, il n’est rien de plus effrayant que l’infini des plaines immaculées de Suède, rien de plus dérangeant que l’amour naissant de deux enfants, rien de plus sinistre que l’innocence…
Tomas Alfredson est un réalisateur de télévision, qui ne connait rien aux films de vampires et c’est peut être la raison qui fait que ce film est hors normes. Pourtant rien n’est laissé au hasard et les codes initiés par Bram Stocker dans le livre original de Dracula sont conservés ; le vampire ne supporte pas la lumière du jour et ne peut pénétrer dans une maison sans y avoir été invité, d’ailleurs ce dernier point rejoint le titre let the right one in et nous vaut une scène d’anthologie dans le film.

Il faut cependant garder à l’esprit que nous sommes très loin des mièvres minauderies de Twilight et de ses vampires "végétariens", ici le ton est glacé et glaçant, l’ambivalence prévaut et la violence est abrupte, sèche et sans concessions, le baiser est ensanglanté, la caresse est rugueuse. Comment expliquer alors la beauté des images, le ton mélancolique appuyés d’SFX imperceptibles à l’image des yeux d’Eli dans l’obscurité, quelque plans disséminés ça et là, quelques secondes sans complaisances et discrètes qui n’oublient pas de rappeler au spectateur que nous sommes en territoire fantastique. A ce titre, la fin a plusieurs niveaux de lecture, laissée en pourpoint à notre sensibilité, d’une violence rare, elle n’en est que plus magnifique.
Pour la petite histoire, il a quasiment fallu deux ans au réalisateur pour trouver les interprètes d’Oskar et Eli, il m’en faudra, je pense, beaucoup plus pour oublier ce voyage à leurs côtés…

16 mars 2009

J'ai fait l'amour, je fais le mort...

Le duc est en deuil....
On se souviendra de Bashung et son rapport trés particulier au cinema.
notamment dans le film de Patrice Leconte Felix et Lola et la confusion des genres de Duran Cohen.
Un grand môssieur, un grand interprète, une grande perte...

9 mars 2009

IP IP IP...



 Ce post s'adresse particulièrement à Lolo alias Paulo-c-est-quand-tu-veux-a-tekken et principalement aux amateurs de biografilms.

Seuls les afficionados des films de kung fu ou les pratiquants ont un idée (trés vague) de ce qu'est le Wing-Chun.
Parmi eux se trouve une poignée d'homme et de femmes capables de dire qui est Yip man ( 葉問 Ye Wen).
Pour les autres, une explication s'impose. 
Yip man (non ce n'est pas un super heros quoique...) est né en 1893 en Chine, c'est donc un maître(shifu) du Wing Chun et l'un des maître de la superstar Bruce Lee (李小龍 Li Xiao Long, =Lee petit dragon). 
La particularité du bonhomme est d'avoir sublimé cet art au point d'en être devenu le plus emblematique pratiquant, souvent provoqué, mais jamais vaincu si on en croit la legende. le Wing chun est un art particulièrement complexe, un style de Wushu non taoïste dédié au combat rapproché à main nue et s'inscrit dans une légende trés éloignée de la connaissance occidentale du kung fu. Cet art martial demande des années et des années de pratique avant de n'en avoir qu'une "petite idée"(小念頭) dés lors, on peut passer à l'étape supérieure que l'on nomme "petite pratique" (小練頭),  les deux mots sont si proche que la confusion est facile. Si facile en fait que l'enseignement qui débuta il y a 3 siècles en reste aujourd'hui à cette "petite pratique" en occultant totalement le pinyin "la petite idée". on peut donc facilement imaginer que la véritable pratique a été abandonné au profit du Qi gong qui est l'enseignement Wushu des fameux moines Shaolin et celui à ce jour confondu à tort avec le Wing Chun, vous suivez? non? et pourtant ça se complique...

Essayer d'expliquer en quelque mots cet art martial est en fait impossible, mais il parait important pour ceux qui veulent découvrir ce film sublime d'en avoir sa "petite idée" justement.
Il existe plusieur formes (Taolus) de Wing Chun dont le Xiao nian tou, le Xiun Qiao, le Biao Zhi et le Pan namYip man s'est concentré sur la forme la plus pure et la plus ancestrale basée sur une technique dite de mains dont les réactions sont multiples, conçues pour le combat rapproché jusqu'au corps à corps sans pour autant le contact des troncs entre eux, Il s'agit du  Chi sao(黐手). Les bras restent souples au possible en liaison avec une pression constante vers l'adversaire, quoi qu'il tente, ce qui permet de dévier et contrôler facilement les coups afin de protéger son centre (le méridien 會陰 Ren Mai), et de placer ses propres frappes à la moindre ouverture de garde de l'adversaire sur tous ses méridiens. Cette pratique interne consiste à donner une forte secousse (Fa Jing) d'une amplitude réduite après avoir touché la cible à faible vitesse. C'est tout le corps qui produit cette onde de choc (le bras est le clou, le corps est le marteau), utilisant à la fois le poids du corps, la détente globale du corps utilisé comme un fouet et l'addition des forces de toutes les articulations. Ces qualités sont travaillées dans toutes les formes, progressivement, jusqu'à en venir à réaliser le fondement du Wing Chun et de sa circulation dans les méridiens. Interne veut dire se maitriser soi-même et non pas maitriser son adversaire en premier.

Vous avez compris?
 En fait moi non plus, il faut être honête.  Mais c'est en lisant ces quelque lignes issues d'une édition de l'EWTO (European WingTsun Organization) que l'ont saisi l'essence de l'incarnation extraordinnaire de Donnie Yen dans le personnage de Yip man.
le film est certe romancé mais retranscrit fidèlement la pratique de cet art ancestral pour les pauvres impies occidentaux que nous sommes. car IP Man n'est pas un film de Bruce Lee et ne met pas en avant la force brute, ni les envols mangaïens à la matrix qui font le succés des films de kung fu traditionnels. Tout est une question d'esprit et de maîtrise de soi.
Ip Man est un film qui vient de connaitre une destinée phénoménale au pays du petit dragon car il représente à lui seul l'idée oubliée voire entérrée de ce que represantait les arts martiaux au 17ème siècle en chine.

le film raconte l'histoire d'un homme tout entier dévoué à son art qui va se retrouver acteur de tout un pan de l'histoire chinoise dont la montée de l'imperialisme japonnais (comparable s'il en est à l'occupation allemande de notre cher pays) et va encrer notre personnage à la dure réalité. Car si nôtre homme tout accaparé à sa philosophie volait dans les cîmes de l'honneur et de la respectabilité, sa "chute" s'en trouve dénuée de tout panache et force nôtre cher Yip man à retrouver ses plus bas instincts. 
La réalisation de Wilson Yip est extraordinnaire de fluidité et de révérence envers son personnage. Pas de caméra virevoltante, pas de cascades exagérées à la Jackie Chan et surtout, pas de triomphalisme. 
A l'image de son personnage, le film sait rester humble et communicatif tout en placant ça et là de veritables scènes d'anthologie comme ce combat avéré de Yip man contre 10 soldats japonais, bien loin des ballets choregraphiés à la mode orientale.

En clair, ce film est une ôde aux arts martiaux, qui à l'instar de Kuro Ogi de Shunichi Nagasaki, son pendant japonais, semble un objet utopique tant cet art est multiple et commande la subtilité.
Reste une interpretation fabuleuse de Donnie Yen (hero, SPL, Seven swords) qui s'approprie fondamentalement le rôle en faisant vivre sous nos yeux une véritable légende. 

6 mars 2009

Et Rogue la galère....



Quel exercice difficile que celui de proposer la vision d'un film de monstre.
Exercice perilleux que je met en application envers et contre toute attente.

On se souvient de ces films que seuls les horrorphiles adorent en secret, mais on ne se souvient que des meilleurs.
The dinosaur and the missing link en fut l'excellent precurseur dés 1915, suivi de The Lost world en 1925 adapté du célèbre roman de A.conan doyle (le papa de Sherlock holmes) film qui fut à l'initiative du redoutable King kong en 1933.
Depuis, le cinema n'a de cesse à representer le film de monstres au pretexte de nos terreurs animalières, que ce soit les requins ( 47 films dont le plus réussi fut sans aucun doute Les dents de la mer en 1975 qui valut la reconnaissance universelle à Spielby) les serpents (43 films, et l'un des derniers en date Snakes on the plane 2006, con mais jouissif)  les dinosaures (le plus representé avec pas moins de 66 films dont on retiendra les Jurassic park bien sûr, mais aussi de moins connus et bien meilleurs tels que When Dinosaurs Ruled the Earth de val guest en 1970).
Il y a aussi les films de monstres improbables comme les cochons (Pigs, 72), Les elephants (Killer Elephants, 76), les pieuvres (Tentacoli, 77), les crabes (ben oui) (Attacks of the crab killers, 57), les moutons (Black Sheep, 06), les grenouilles (Frogs, 72), les buffles (The white buffalo, 77), les lamas (The barn of the blood llama, 97) et j'en passe tellement qu'il me faudrait 5 ou 6 posts supplementaires pour en faire l'analyse complete).
Reste que le plus terriffiant de tous est le crocodile (31 films connus à ce jour et que des navets,si si!). 

Rogue (Solitaire) est un film australien de Gregg McClean à qui on doit l'excellent survival Wolf Creek. McClean a pris un pari casse gueule en adaptant la vision saurienne des monsters movies, car ce genre est de loin le plus décrié il faut bien l'avouer.
Mais c'était sans compter sur les talents de narrateur de notre réalisateur bushman qui, comme personne, sait mettre en valeur la beauté et la dangerosité de ce pays immense qu'est l'Australie. Là bas, les crocodiles sont monnaie courante et les journaux étalent à la une nombre d'accidents liés à ce placide reptile qui peut atteindre 7 à 8 mètres de long et autant de rangée de dents carnassières. Ce n'est donc pas à proprement parler d'un crocodile géant que l'histoire de Gregg McClean nous raconte. Mais plutôt d'un bataillon de touristes, partis jouer les aventuriers sur les terres australes, pris en otages bien malgré eux sur le territoire du dieu croco. Car à l'instar de Spielberg, le réalisateur s'échine à mettre en avant l'humain sédentaire face à l'hostilité d'une nature qu'il ne maitrise pas. La peur, l'angoisse rend les hommes maleables, en proies à des agissements transgressifs, à des comportements kohlantiens c'est à dire stupides.
Evitant superbement tous les poncifs relatifs au genre, Le film débute comme un voyage, un documentaire géographique de toute beauté.  McClean prend le temps de décrire ses personnages jusquà nous faire totalement oublier le genre de film que nous sommes supposés regarder, c'est qu'on crierai presque au remboursement jusqu'au moment ou un fusée de detresse vient doucement nous rappeler à l'ordre, oui, il se pourrait bien que ce paysage paradisiaque cache une menace sous ses eaux usées de touristes.
A ce moment précis, la nature, tout en restant relativement inchangée, comme l'eau, devient trouble, les arbres menaçants, le ciel s'assombrit et la terre devient un refuge précaire en proie aux marées. Car à cet endroit, l'homme ne domine plus rien, le crocodile est le chasseur et son terrain est vaste. 

McClean, en plus de nous offrir une trés bonne interpretation des acteurs en general, Michael vartan (Cursus fatal, Alias) en tête, se paie le luxe de signer le meilleur film du genre à ce jour, 
pari réussi monsieur!

17 févr. 2009

La passion de Mickey



"Tu es un grand acteur qui a bousillé sa carrière et que plus personne ne veut engager. Tu feras tout ce que je te dis, tu ne me manqueras pas de respect et tu ne sortiras pas la nuit" c'est ce que Darren Aronofsky a balancé à Mickey Rourke avant de l'engager sur le tournage de The wrestler.

  C'est qu'il en a des "corones" le Darren pour oser parler comme ça à celui que le tout hollywood craint depuis prés de 20 ans. Car, à part les trentenaires, qui a vu Mickey dans un bon film? Qui a vu Mickey en fait?! Cantonné aux mauvais rôles, jetant son nouveau corps bodybuilder en pâture  aux critiques avides des ses frasques hors tournage, de ses errances nocturnes aux côtés de madame bouteille et de madame seringue. Mickey Rourke est un ange déchu, un putain de bon acteur pourtant comme ne tardera pas à le prouver The Wrestler aux yeux du monde.
Mickey fut brillant dans l’année du dragon, esthète face à Kim Basinger dans 9 semaines et demi, tout bonnement  extraordinaire dans Angel Heart,   méconnaissable dans Barfly. Rourke  était promis aux cimes du cinéma américain, Rourke était tout simplement  le meilleur acteur de sa génération.  Mais il y eu le rôle de trop, et ce fût Homeboy.  Ce film qui raconte la déchéance d’un boxeur prêt à mourir sur le ring est finalement très proche de The wrestler,  qui narre  la désillusion et la vie brûlée de Randy Ram ex-catcheur  adulé qui livre son plus gros combat en dehors du ring. Le même fond, le même leitmotiv, mais pas la même chute pour nôtre Mickey. L’un mît l’artiste à genoux, quand l’autre le relève au moment où on le croyait mort.


The Wrestler est une revanche, ce film est un combat mené de front par un Darren Aronofsky aux antipodes de ses précédents métrages.  Ses  film experimentaux, traitant de mathematiques (PI), d’obsessions (Requiem for a dream) et d’immortailté (The Fountain) avaient en commun un style propre à Aro. D’images saturées en dialogues élitistes, de montages frénétiques en décors dantesques, rien ne préparait le réalisateur à la grâce et la minutie de son dernier film. Car au-delà d’un Rourke incroyable de justesse (on a peine à imaginer que c’est un rôle) la camera de Darren pénètre  l’intimité d’un homme brisé, suivant ses moindres faits et gestes sans jamais l’entraver, à la limite du documentaire. Voir la scène bluffante de l’ « entrée » de Randy derrière le comptoir de son nouveau travail, en 2 minutes, Aronofsky nous résume tout le film, sans dialogues, sans musique, et en plan séquence…il y a du génie chez cet homme là.
Contre toute attente, alors que nous espérions le bonhomme sur le tournage du remake de Robocop (voir le post cinefaan « Arocop ») Darren Aronofsky nous livre son Citizen kane, le film de la reconnaissance,  primé d’un Lion d’Or lors de la dernière édition de la Mostra de venise et du golden globe 2009 pour Mr Rourke. Amplement méritépour un film qui  réussit à faire une série de German supplexes, applique le Crippler Crossface et force nôtre respect à coup de Triples H.  

The Wrestler nous casse le dos et tord nos à-prioris sans sommations, mais avec un talent indéniable, une force filmique si rare qu'il vaut la peine de se déléster de quelques euros, même en temps de crise, promis!